27 avr. 2008

À vous...

J'ai envie de raconter une situation qui s'est passée il y a quelques années, lorsque je survivais encore à cette époque, plutôt que de vivre pleinement cette dite vie...
Je voyageais tous les jours de semaine, en autobus assurément, entre Brossard et Montréal pour suivre mes cours en ébénisterie (je n'ai toujours pas de voiture soit dit en passant, il y a un commanditaire intéressé?!).
Un jour d'avril, exeptionnellement chaud comme en juillet, je me retrouvai donc tout à fait par hasard assise en face de Maria.
Je la nommai ainsi parce qu'il aurait été odieux de parler d'elle comme étant '' la fille'' dans l'autobus (c'est d'ailleurs, en quelque sorte, en nommant les choses qu'on leur donne vie...).
Elle était sublime.
Ce n'était pas une beauté ordinaire ni timide, elle était empiriquement belle.
Son visage si doux aveuglait de bonté.
Ses cheveux noirs luisants tombaient avec précision sur ses épaules frêles mais fortes à la fois, pouvant supporter toute la souffrance du monde avec une aisance unique.
Ses yeux, noirs aussi,nous transperçaient tous sans exeption, lisant à travers chaque passager que nous étions.
Seuls les plus assumés pouvaient soutenir son regard et sourire...
Et sourire, j'en fus capable.
Je me surpris moi-même à ne pouvoir lever les yeux d'elle. Non pas par désir ou jalousie, mais par un étrange et soudain envoûtement.
Je pris mon carnet et tentai de la dessiner.
Difficile tâche de reproduire la perfection...
Il me fallait toutefois tenter le coup.
Il y a de ces choses dans la vie que l'on ne peut s'empêcher de faire, telle une force insoutenable qui se doit d'être...
Je remerciai la vie de m'avoir donné ce don de contemplation. De pouvoir ainsi vivre et sentir la beauté, j'étais privilégiée.
Être le véhicule d'une telle émotion ne peut qu'apporter plénitude et satisfaction.
Raconter aujourd'hui cette histoire, ce court mais important moment de ma vie, me rappelle à quel point les gens jouent un rôle non négligeable dans notre existence.
Je vous remercie d'être de ceux-ci.

2 commentaires:

Miss Klektik a dit…

Ce que j'aimerais voir ce dessin... Tu l'as toujours?

Les gens croisent souvent notre route pour une raison, aussi petite puisse-t-elle être, n'est-ce pas? Il suffit d'observer et d'écouter. Et ça, tu sembles très bien le faire.

COLDBRAIN a dit…

Il était très laid ce dessin...
Intimidation obligeant je crois...
Et dessiner dans un autobus, sur le pont Champlain, ça vaut ce que ça vaut!!!
De plus, je suis nulle en portrait...
Merci de votre perspicacité et de votre intérêt à mon égard, douce demoiselle.